Alerte rouge à la COP29 : 70 000 délégués face à l'urgence climatique
La 29ème Conférence des Nations Unies sur le Climat s'est ouverte le 11 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan, sous la présidence de Mukhtar Babayev, ministre de l’écologie et des ressources naturelles du pays hôte.
Avec plus de 70 000 participants, dont 975 virtuels, cet événement mondial réunit des représentants de près de 200 pays autour du thème "En solidarité avec un monde vert". L'Azerbaïdjan, pays hôte, affiche la plus forte délégation avec 2 229 personnes, suivi du Brésil (1 914), de la Turquie (1 862), des Émirats Arabes Unis (1 011), de la Chine (969 délégués).
Des promesses non tenues et un financement insuffisant
Malgré les engagements répétés, de nombreux délégués présents à Baku déplorent le manque d'actions concrètes des nations industrialisées. Et les attentes sont grandes. Dans son discours d’ouverture, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a souligné l’urgence de trouver un compromis sur l'aide financière que les pays développés doivent verser aux pays les moins démunis, à l'issue des deux semaines de conférence. Il a dressé un constat alarmant de l'année 2024, marquée par des records de chaleur sans précédent.
Par la même occasion, il a rappelé les conséquences dévastatrices de ce réchauffement climatique sur les populations les plus vulnérables et les écosystèmes.
La COP29, surnommée "COP Finance", permet de mettre l'accent sur le renforcement des mécanismes de financement des projets portant sur le climat; pour lequel de nombreux pays africains sont laissés sur les bords.
Les discussions portent notamment sur les marchés du carbone, les flux financiers entre pays et la réalisation des objectifs de la COP28 en matière d'énergies renouvelables et d'efficacité énergétique.
Guerres et peuples autochtones au cœur des enjeux
Les réfugiés, en première ligne de la crise climatique, sont confrontés à une vulnérabilité accrue. Selon un nouveau rapport du HCR présenté à la COP29, ces populations déplacées, souvent issues de régions déjà fragilisées par les conflits, sont exposées à une combinaison dévastatrice de chocs climatiques et de pénuries de ressources. Les sécheresses en Namibie, en Zambie, les inondations au Mali, au Tchad, en Éthiopie, au Soudan, au Niger, en Ouganda..., l'élévation du niveau de la mer ont contraint de nombreuses familles à fuir leurs domiciles, aggravant ainsi les crises humanitaires.
Parallèlement, les peuples autochtones, gardiens de la biodiversité et détenteurs de savoirs ancestraux, sont confrontés à la perte de leurs terres et de leurs moyens de subsistance en raison de l'exploitation industrielle. Leurs voix s'élèvent à la COP29 pour réclamer une reconnaissance de leurs droits fonciers et une participation équitable aux décisions qui les concernent. A cet effet, une série de discussions organisés le 13 novembre par le forum international des peuples autochtones a donné l’occasion aux participants de réclamer justice et réparation.
Le14 novembre 2024, des activistes venus des quatre coins de la planète ont pris d’assaut les artères du Centre de conférence à Baku, pour revendiquer la fin des conflits qui plongent des milliers de familles dans le chaos.
Les femmes, les personnes à mobilité réduite et la jeunesse, groupes particulièrement vulnérables, sont également au cœur des débats. Ces populations qui subissent de manière disproportionnée les impacts du changement climatique, sont souvent exclues des processus décisionnels.
Leurs revendications pour une plus grande justice climatique et une meilleure représentation sont portées haut et fort à la COP29.
Un panel de haut niveau sur l'alimentation en Afrique
Les discussions en panel permettront de mettre en lumière les défis liés au financement des systèmes alimentaires dans les pays fragiles et touchés par des conflits. Pour les différentes parties, il est plus que jamais temps de mobiliser davantage de financements dans la prévention des risques de catastrophe, pour soutenir les populations vulnérables et renforcer leur résilience face au changement climatique. Lors d’un panel le 12 novembre, le Fonds vert pour le climat a annoncé qu'il allait privilégier le financement du secteur privé pour accélérer la transition vers des systèmes alimentaires durables.
La reforestation, enjeu crucial
Le Congo abrite la deuxième plus grande forêt tropicale au monde, un trésor de biodiversité et un régulateur climatique essentiel. Cependant, cette forêt est menacée par la déforestation, l'exploitation forestière illégale et les changements climatiques. Replanter des arbres est donc une action cruciale pour préserver cet écosystème fragile et lutter contre le changement climatique. À l'occasion de la COP29, le projet Eco Zamba se distingue en proposant des solutions innovantes pour préserver cet écosystème d'exception.
En marge des négociations, des délégués africains venus d’une trentaine de pays mettent en lumière les actions concrètes menées sur leur continent pour atténuer les effets du changement climatique et s'y adapter.
Irène Gaouda
Hicham Attmane
Envoyés spéciaux, Baku, Azerbaijan
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